La prière pour les enfants en Islam : quand et comment les y habituer
La prière occupe une place centrale dans la vie du musulman. Elle relie le croyant à Allah et constitue le pilier qui distingue la foi véritable. Pour les parents, vient naturellement la question : comment initier leurs enfants à la prière, à quel âge commencer et quelle attitude adopter pour leur donner envie d’accomplir cette adoration ?
L’importance de la prière pour les enfants
Le Prophète ﷺ a enseigné aux croyants que la prière est la première chose sur laquelle nous serons interrogés au Jour du Jugement. L’habituer aux enfants dès leur jeune âge n’est pas seulement une éducation spirituelle, mais aussi un bienfait pour leur équilibre intérieur. Un enfant qui grandit en voyant ses parents prier et en comprenant le sens de la ṣalāt développera un lien fort avec Allah.
Dans le Coran, Allah dit : « Ordonne la prière à ta famille et persévère avec constance dans son accomplissement. Nous ne te demandons point de subsistance : c’est à Nous de te nourrir. » (Sourate Ṭā-Hā, v.132). Ce verset montre clairement que la responsabilité parentale englobe l’éducation religieuse et la transmission de la prière.
À quel âge enseigner la prière aux enfants ?
Le Prophète ﷺ a dit : « Ordonnez à vos enfants d’accomplir la prière à l’âge de sept ans, et frappez-les (sans violence) s’ils s’en détournent à dix ans, et séparez-les dans leurs lits. » (Rapporté par Abū Dāwūd).
Cet enseignement prophétique établit une progression. Entre trois et six ans, les parents peuvent encourager l’enfant à imiter les gestes sans l’obliger. À partir de sept ans, la demande devient une éducation plus structurée. Enfin, à dix ans, si l’enfant persiste dans le refus, il est recommandé de recourir à une discipline ferme mais bienveillante. L’objectif n’est pas la contrainte brutale mais l’habitude et l’ancrage d’un acte fondamental de la foi.
Comment donner envie de prier à son enfant ?
La prière pour les enfants ne doit pas être vécue comme une corvée. Les savants expliquent qu’il est essentiel de combiner l’enseignement avec douceur, patience et exemple. L’enfant apprend davantage par l’observation que par les mots. Un foyer où la ṣalāt est accomplie avec sérénité et amour d’Allah inspire naturellement les plus jeunes.
Les parents peuvent aussi valoriser les efforts de l’enfant : féliciter, encourager, offrir des petites attentions quand il accomplit la prière. Il est recommandé d’expliquer le sens derrière chaque geste, afin que l’enfant comprenne qu’il ne s’agit pas d’un rituel vide mais d’un moment privilégié avec son Créateur.
🧩 Remets dans le bon ordre les étapes de la prière
Glisse les étapes dans le bon ordre, puis clique pour vérifier.
- Dire la Tashahhud (assise finale)
- Faire la Fatiha et une sourate
- Faire le Sujud (prosternation)
- Se lever et faire Takbir (dire Allahu Akbar)
- Faire le Ruku‘ (s'incliner)
L’attitude des parents face aux difficultés
Il arrive qu’un enfant montre de la réticence ou de la paresse. Dans ce cas, la colère n’est pas la solution. Les parents doivent rappeler avec douceur que la prière est une obligation et un trésor spirituel. Leur propre régularité reste le meilleur rappel : un père et une mère qui accomplissent assidûment leurs prières envoient à leurs enfants un message bien plus fort que de longues explications.
Les difficultés à l’école et au collège
Beaucoup d’enfants et de jeunes rencontrent des obstacles lorsqu’il s’agit d’accomplir leurs prières à l’école, notamment au collège. Les horaires de cours, l’absence d’espace dédié ou la crainte du regard des camarades peuvent rendre difficile la régularité. Certains ressentent de la gêne à demander une salle ou un moment pour prier, tandis que d’autres finissent par rattraper leurs prières une fois rentrés à la maison.
Dans ces situations, il est important que les parents rassurent leurs enfants et leur rappellent qu’Allah connaît leurs efforts et leurs intentions.
Ils peuvent aussi leur expliquer qu’en cas d’empêchement réel, il est permis de regrouper certaines prières. Le Prophète ﷺ a en effet regroupé les prières de ẓuhr avec ʿaṣr et celles de maghrib avec ʿishā’ à Médine, sans qu’il y ait peur ni pluie. Ibn ʿAbbās rapporte : « Le Prophète ﷺ a regroupé les prières de ẓuhr et ʿaṣr, ainsi que maghrib et ʿishā’, à Médine sans qu’il y ait peur ni pluie. » On lui demanda pourquoi, et il répondit : « Il voulait éviter de causer une gêne à sa communauté. » (Rapporté par Muslim).
Ce hadith montre la facilité qu’Allah a accordée afin que les musulmans puissent préserver leur prière dans les situations difficiles. Les parents doivent donc enseigner à leurs enfants que, même à l’école, la prière reste prioritaire, et que des solutions existent pour l’accomplir malgré les contraintes.
La prière du fajr pour les enfants
Parmi les prières obligatoires, le fajr représente souvent le plus grand défi pour les enfants. Le réveil à l’aube peut sembler difficile, surtout lorsqu’ils sont encore jeunes ou qu’ils doivent ensuite aller à l’école. Pourtant, le fajr est une prière d’une immense valeur. Le Prophète ﷺ a dit : « Celui qui accomplit la prière de l’aube (fajr) est sous la protection d’Allah. » (Rapporté par Muslim).
Habituer l’enfant à se lever tôt, même s’il commence par de petits efforts comme rester éveillé avec ses parents ou prier le week-end, l’aide à développer une discipline spirituelle. Les parents peuvent rendre ce moment motivant en priant à voix basse à côté de lui, en expliquant les récompenses liées à cette prière et en valorisant chaque réussite. Avec le temps, l’enfant associera le fajr non pas à une contrainte, mais à un moment précieux qui rapproche d’Allah.