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Pilule du lendemain en Islam : ce que dit l’islam

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Pilule du lendemain en Islam : licite ou interdite selon le Coran et la Sunna

La pilule du lendemain, aussi appelée contraception d’urgence, soulève de nombreuses questions parmi les musulmans. Son usage, bien que médicalement courant, nécessite une réflexion religieuse profonde car il touche à des notions essentielles : la préservation de la vie, la responsabilité conjugale et le respect des limites fixées par la loi islamique (charia).

La contraception dans le Coran et la Sunna

Le Coran n’interdit pas explicitement la contraception. Cependant, l’Islam valorise la procréation et la transmission de la vie. Le Prophète ﷺ a encouragé les croyants à se marier et à avoir des enfants, disant : « Mariez-vous avec la femme affectueuse et féconde, car je serai fier de votre nombre devant les autres communautés » (rapporté par Abû Dâwûd et An-Nassaï).

Il est également rapporté dans le Sahîh de Mouslim que plusieurs compagnons pratiquaient le coït interrompu (‘azl) durant la période du Prophète ﷺ, et qu’il ne le leur a pas interdit. Ce hadith constitue la base juridique permettant l’usage de moyens contraceptifs temporaires, à condition qu’ils ne nuisent pas à la santé et qu’ils soient utilisés avec le consentement mutuel du couple.

Ainsi, la contraception en Islam est permise lorsqu’elle vise à espacer les naissances ou à éviter une grossesse dans des situations précises, mais elle devient interdite si elle conduit à la suppression définitive de la fertilité ou à la destruction d’un embryon déjà formé.

Comment agit la pilule du lendemain

La pilule du lendemain agit de deux manières possibles : soit elle empêche ou retarde l’ovulation, soit elle empêche l’implantation d’un ovule fécondé dans l’utérus. C’est cette deuxième action qui soulève une difficulté religieuse majeure.

Si la pilule intervient avant la fécondation, elle est considérée comme une mesure préventive, au même titre que l’‘azl. Dans ce cas, les savants la jugent permise lorsqu’elle est utilisée dans un cadre licite, notamment entre époux.

Mais si elle agit après la fécondation, c’est-à-dire en empêchant l’implantation de l’embryon dans l’utérus, alors elle est assimilée à une forme d’avortement précoce. Or, la majorité des juristes musulmans interdisent toute interruption de grossesse après que la vie potentielle a commencé, même si l’âme n’a pas encore été insufflée.

Les avis des savants contemporains

Le Conseil européen de la fatwa et de la recherche, ainsi que plusieurs comités juridiques islamiques, ont émis des avis clairs :
– Si le médicament agit avant la fécondation, il est licite car il ne détruit pas une vie déjà commencée.
– Si le médicament agit après la fécondation, il est interdit, car il provoque la perte d’un embryon déjà formé, ce qui relève de l’avortement.

Des sites de référence comme Islamweb et IslamQA, citant des avis de savants tels que Cheikh Ibn Bâz et Cheikh Ibn ‘Uthaymîn,** confirment cette distinction**. Ils rappellent que la pilule du lendemain n’est autorisée que si elle empêche la fécondation, et non si elle interrompt un début de grossesse.

Les savants précisent également qu’en cas de viol ou de danger médical grave, l’usage ponctuel de cette pilule peut être toléré, car la loi islamique prévoit des exceptions lorsque la situation l’exige et que la vie ou l’honneur sont menacés.

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Les conditions religieuses et morales de son usage

L’usage de la pilule du lendemain ne doit jamais être banalisé. Il doit être envisagé uniquement dans un cadre licite, c’est-à-dire au sein du mariage. Son utilisation en dehors du mariage, notamment après un rapport illicite (zinâ), constitue un double péché : celui de la fornication et celui de la destruction d’une vie potentielle.

L’intention compte également beaucoup dans la jurisprudence islamique. Si la motivation est liée à la peur de la pauvreté ou à un simple confort personnel, l’acte devient répréhensible. Mais si le but est la préservation de la santé, la protection du couple ou la gestion responsable des naissances, alors il peut être considéré comme permis, sous contrôle médical et religieux.

La place de la miséricorde et de la responsabilité

L’Islam n’est pas une religion de contrainte mais d’équilibre. Allah dit dans le Coran : « Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité » (Sourate Al-Baqarah, verset 286). Ce verset s’applique également aux décisions liées à la maternité.

Une femme qui se trouve dans une situation difficile — qu’il s’agisse d’un viol, d’un risque médical ou d’une extrême détresse psychologique — peut consulter un savant et un médecin de confiance. L’avis religieux dépendra du moment de l’intervention et des circonstances.

Dans tous les cas, la protection de la vie et la préservation de la santé restent au cœur de la démarche islamique. L’usage de la pilule du lendemain ne doit donc pas être une habitude, mais une solution exceptionnelle, utilisée avec discernement, pudeur et conscience spirituelle.

Entre liberté et responsabilité devant Allah

Le croyant et la croyante doivent se rappeler que la vie est un dépôt confié par Allah. Les moyens modernes de contraception ne doivent pas éloigner de la spiritualité ni affaiblir la confiance en la volonté divine.

L’Islam accorde une grande place à la responsabilité : celle du couple, celle du médecin, et celle de chaque âme devant son Seigneur. Ce qui compte avant tout, c’est l’intention pure et la recherche du bien, dans le respect des limites posées par la foi.

Questions fréquentes sur la pilule du lendemain en Islam

La pilule du lendemain est-elle autorisée dans tous les cas ?

Non. Elle n’est permise que lorsqu’elle agit avant la fécondation, en empêchant l’ovulation. Si elle agit après la fécondation, elle devient interdite car assimilée à une forme d’avortement selon la majorité des savants.

Une femme mariée peut-elle utiliser la pilule du lendemain ?

Oui, si l’usage reste ponctuel, licite et justifié par une raison valable comme la santé ou un oubli de contraception. Les deux époux doivent en convenir et consulter un avis médical.

Et si la grossesse résulte d’un viol ?

En cas de viol, certains savants autorisent la pilule du lendemain avant la fécondation. Cette tolérance vise à préserver la dignité, la santé et la sécurité de la victime.

Quelle différence entre pilule du lendemain et avortement ?

La pilule du lendemain agit avant que la grossesse ne soit établie, en empêchant l’ovulation ou la fécondation. L’avortement interrompt une grossesse déjà confirmée, ce qui est interdit sauf danger vital pour la mère.

Peut-on utiliser la pilule du lendemain par peur de la pauvreté ?

Non. Le Coran interdit d’agir par crainte du manque : « Ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté ; c’est Nous qui leur donnons subsistance » (Sourate Al-Isrâ’, verset 31). Le croyant place sa confiance en Allah et agit avec responsabilité.

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