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La fausse couche en Islam

Au sommaire de cet article

La fausse couche est une épreuve profonde et douloureuse, tant sur le plan physique que spirituel. En islam, cet événement est encadré par des principes de foi et des règles claires pour aider les parents à traverser cette épreuve avec dignité et espoir. Ce guide complet, enrichi par les avis des savants, les enseignements du Coran et des hadiths authentiques, explore les pratiques spirituelles, les rituels nécessaires et les conseils pour surmonter cette épreuve. 

La fausse couche

La fausse couche désigne l’interruption spontanée de la grossesse avant que le fœtus ne soit viable, généralement avant la 20e semaine.

Le Prophète Muhammad (sws) a rassuré les croyants sur la récompense associée à la perte d’un enfant, même avant sa naissance :

« Les enfants qui meurent en bas âge attendent leurs parents à la porte du Paradis. Ils saisissent leurs vêtements jusqu’à ce qu’Allah permette aux parents d’y entrer. »
(Rapporté par Ahmad, authentifié par Al-Albani)

Selon l’imam An-Nawawi, cette intercession inclut également les fœtus décédés dans le ventre maternel, car ils sont considérés comme faisant partie de la miséricorde d’Allah pour leurs parents.

L’imam Ibn Qayyim Al-Jawziyya explique dans son ouvrage Kitab Ar-Ruh que les âmes des enfants morts jeunes ou in utero rejoignent un lieu spécial dans l’au-delà, où ils sont pris en charge par Ibrahim (as). Ils deviennent une bénédiction pour leurs parents et un moyen d’obtenir la miséricorde d’Allah.

« Tout enfant décédé avant d’atteindre l’âge de la maturité religieuse est dans la protection d’Ibrahim (as), jusqu’à ce qu’il soit remis à ses parents au Jour du Jugement. »

 

Les épreuves en islam sont perçues comme une purification spirituelle et une opportunité de se rapprocher d’Allah. Une fausse couche, bien que douloureuse, fait partie de ces épreuves purificatrices :

« Aucun mal, aucune fatigue ou tristesse n’atteint un croyant sans qu’Allah n’efface ses péchés en contrepartie. »
(Sahih Al-Bukhari et Muslim)

 

Avis des savants sur les rituels en cas de fausse couche

Les savants divergent sur le traitement du fœtus en fonction de son stade de développement. Ces avis se fondent sur des preuves issues du Coran et de la Sunna.

Le Souffle de l’Âme : Un Moment Décisif

Selon un hadith rapporté par Abdullah ibn Mas’ud (ra), le Prophète Muhammad (sws) a dit :

« Chacun de vous est formé dans le ventre de sa mère pendant quarante jours sous forme de goutte de sperme, puis devient une adhérence pendant une durée similaire, puis un embryon pendant une durée similaire. Ensuite, l’âme y est insufflée. »
(Sahih Al-Bukhari et Muslim)

Avis des Savants :

  1. Avant 120 jours (sans âme insufflée) :

    • Les savants comme l’imam An-Nawawi affirment qu’aucun lavage (ghusl) ou enterrement n’est obligatoire, mais il est recommandé de traiter le fœtus avec dignité.
    • Selon Cheikh Ibn Baz, il est conseillé d’enterrer le fœtus sans rituels formels.
  2. Après 120 jours (avec âme insufflée) :

    • Les savants s’accordent pour dire que le fœtus doit être lavé, enveloppé dans un linceul et enterré.
    • La prière funéraire (Salat al-Janaza) est recommandée si le fœtus a atteint ce stade, même s’il n’a pas respiré.
 

Opinion de Cheikh Ibn Uthaymin :

Cheikh Ibn Uthaymin affirme dans son recueil Fatawa Nur ‘Ala Darb que si le fœtus montre des signes de formation physique, il doit être enterré avec respect, conformément à la dignité que l’islam accorde à l’être humain, même à l’état fœtal.

« L’islam honore la vie humaine dès ses premiers stades, et cela inclut le traitement respectueux des restes du fœtus, qui doivent être enterrés selon les rites appropriés. »

L’Importance du soutien psychologique et spirituel

La fausse couche peut avoir un impact émotionnel profond, notamment la tristesse, la culpabilité ou un sentiment de vide. En islam, il est fortement recommandé de rechercher le soutien de la famille, de la communauté et d’Allah pour traverser cette épreuve.

Écouter et Offrir de la Compassion

Les proches doivent accompagner la femme et sa famille avec bienveillance, en rappelant les enseignements islamiques sur les épreuves.

Le Prophète (sws) a dit :

« Le croyant pour le croyant est comme un édifice, chaque partie renforçant l’autre. »
(Sahih Al-Bukhari et Muslim)

 

Coran et Invocations

Le Coran est une source de réconfort pour les croyants en deuil. Des sourates comme Sourate Al-Duha (Chapitre 93) rappellent que les épreuves sont suivies de soulagement :

« À côté de la difficulté est, certes, une facilité. »
(Sourate Ash-Sharh, 94:6)

 

Invocation pour les Épreuves :

اللهم أجرني في مصيبتي واخلف لي خيرًا منها
Phonétique : Allahoumma ajirni fi mousibati wa akhlif li khayran minha.
Traduction : « Ô Allah, récompense-moi dans cette épreuve et remplace-la par quelque chose de meilleur. »


Poème Arabe sur la patience et la foi

« يا نفس اصبري فالصبر مفتاح الفرج،
ولا تيأسي، فالله قريب بالفرح.
يا أمّا فقدت وليدها في الحياة،
فجنة الخلد وعد الله بالنجاة. »

Traduction :
« Ô âme, sois patiente, car la patience est la clé du soulagement,
Ne désespère pas, car Allah est proche avec Sa joie.
Ô mère qui a perdu son enfant en ce monde,
Le Paradis éternel est la promesse d’Allah pour ton salut. »


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